Parce qu’elle était aveugle à la naissance, son père l’a donnée à un mendiant… La suite a laissé l’assemblée muette.

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Zainab n’avait jamais contemplé la lumière du jour, mais elle connaissait déjà la noirceur des hommes. Aveugle de naissance, elle grandit dans une maison où la beauté était une monnaie d’or. Ses deux sœurs, admirées pour leurs yeux clairs et leur élégance, étaient l’orgueil de la famille. Elle, en revanche, n’était qu’une ombre que l’on cachait derrière des portes closes.

Après la mort de sa mère, son père se transforma en un homme dur et amer. Jamais il ne prononça son prénom. Pour lui, elle n’était qu’« une chose ». Il lui interdisait de s’asseoir à table quand des invités venaient, la privait de toute tendresse et murmurait qu’elle portait malheur. À ses vingt et un ans, il scella son destin : un mariage forcé.

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« Demain, tu épouses un mendiant », dit-il froidement en déposant un tissu sur ses genoux. Le lendemain, on l’unit à Yusha dans une cérémonie expédiée, sous les rires étouffés et les murmures moqueurs. Puis, sans un regard en arrière, son père la remit à l’homme en haillons, avec pour seuls bagages un sac de vêtements et la honte d’une vie sacrifiée.

Pourtant, ce mendiant avait une douceur inattendue. Sa voix était calme, ses gestes attentifs. Il lui offrit son manteau, dormit près de la porte comme un gardien et lui demanda, pour la première fois, quels rêves habitaient son cœur. Jour après jour, il décrivait le monde avec des mots si riches que Zainab avait l’impression de le voir. Elle riait, elle respirait à nouveau… et peu à peu, elle l’aima.

Un jour, pourtant, sa sœur la croisa au marché et cracha une vérité qui fit chanceler ses certitudes : « Ce n’est pas un mendiant. On t’a trompée. »

Le soir, elle exigea la vérité. Yusha s’agenouilla, prit ses mains et avoua : « Je suis le fils de l’émir. » Tout s’éclaira alors : sa noblesse cachée dans ses mots, sa force tranquille, sa bonté. Il n’avait jamais cherché une épouse soumise aux richesses, mais un amour vrai.

Zainab, déchirée entre la douleur et l’espoir, l’écouta promettre : « Tu es ma princesse, et je t’emmènerai au palais. »

Le lendemain, un carrosse royal vint les chercher. Les gardes s’inclinèrent, la foule s’étonna. Devant la cour rassemblée, Yusha proclama : « Voici mon épouse, la femme qui a vu mon âme quand personne ne le pouvait. »

La reine elle-même l’étreignit en disant : « Alors, elle est ma fille. »

Ce jour-là, la vie de Zainab bascula. Elle n’était plus « l’enfant maudite » ni « la chose » rejetée par son père. Elle devint une princesse aimée, respectée, et surtout libre d’être enfin elle-même.

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