Quand l’associé de mon époux s’est présenté chez nous en me prenant pour l’aide ménagère, j’ai décidé de m’installer dans ce rôle jusqu’au bout

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Ce matin-là, pendant que je faisais briller les plans de travail à l’odeur de citron, la sonnette retentit. J’essuyais mes mains sur mon tablier avant d’ouvrir la porte : un homme grand, impeccablement vêtu, un sourire figé aux lèvres, se tenait là, mallette à la main.

« Bonjour ! » lança-t-il. « Je cherche M. Lambert. Vous êtes sa femme de ménage, n’est-ce pas ? Moi, c’est David, son associé. »

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Je l’ai laissé parler, lui laissant croire ce qu’il voulait. Puis, feignant la surprise :

« Mrs Lambert vous a montré ma photo ? »

Mon cœur s’est emballé. Qui donc était cette « Mrs Lambert » ? Je l’ai invité à entrer et l’ai guidé jusqu’au canapé, curieuse de ses confidences. Il a sorti son téléphone et, d’un air triomphant, m’a montré un cliché : mon mari étreignant ma sœur, Alena, comme un couple heureux.

La pièce a vacillé. « Quand cette photo a-t-elle été prise ? » ai-je murmuré. Il m’a avoué qu’il pensait qu’Alena était la véritable épouse de Grigori, qu’elle avait même fait bloquer la vente de la part de l’entreprise à son nom—une signature falsifiée, selon lui.

Je suis restée calme, autoritaire : « Alors, concluez vite la transaction. » Il m’a annoncé un prix, j’ai accepté, et je l’ai prié d’envoyer les contrats dès le lendemain.

Ce soir-là, Grigori est rentré furieux :

« Qu’as-tu fait ? »

Je l’ai accueilli sans émoi, un livre à la main :

« J’ai vendu ta part. C’est la mienne, désormais. »

Il a balbutié des excuses, mais j’ai annoncé la couleur : divorce. Falsification, mariage caché : il ne méritait plus rien. Deux semaines plus tard, le divorce était signé, la transaction réglée, et je disposais enfin de ma liberté et de mes droits.

En collant des fleurs fraîches dans un vase là où autrefois trônait son portrait, j’ai compris : ce n’était pas une fin, mais un nouveau départ, selon mes propres règles.

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